Samedi 07 Octobre , 554e jour d'après: 21 mars 2025
C'était le 01 avril 2024, le 178e jour d'après, nous étions au cimetière pour un dernier hommage à Sivan.
C'était ce matin 21 mars 2025, le 554e jour d'après, il y a toujours des otages à Gaza et Israel est toujours en guerre.
C'était hier, c'est aujourd'hui sous une pluie fine de printemps, un an déjà.
Un matin mêlé de chagrin et de colère pour se souvenir, ne pas oublier.
Un an pour la "haskara "de Siwan au cimetière de Raanana.
Les héros sont ceux qui sont morts disait Lazare Rachline un des fondateurs de la LICA et résistant de la première heure.
Sivan, héros parmi les héros, notre enfant, l'enfant de tout Israel, lui parmi d'autres qui n'est plus.
Nous avons besoin d'eux ici et ailleurs aussi en Diaspora, ils nous protègent.
Mais pourquoi mourir à vingt ans ?
Pourquoi certains sont sacrifiés et d'autres non?
Certains disent : pourquoi faire l'alyah avec ses enfants et courir le risque de les voir partir à la guerre ?
D'autres disent ne pas le vouloir pour leurs fils et ne pas monter en Eretz.
Puis-je les juger ? puis-je leur en vouloir ?
Il existe pourtant une force au dessus de nous, une force qui nous pousse à être plus que nous-mêmes.
Dans son livre Pierre Bayard se pose la question que s'est posée à toute une génération née dans les années 50: aurais-je été résistant ou bourreau ? (2013 les Editions de Minuit, ISBN : 9782707322777) Aurais je été résistant ou collaborateur ?
Jorge Semprún est né en 1923, il a 17 ans en 1940, André mon père est né en 1923 , il a 17 ans en 1940. Le premier s'engage dans la résistance, le deuxième non, en restant neutre. L'un sera déporté, l'autre heureusement non. Il m'est souvent venu de comparer les deux destins mais je n'ai pas eu de père héros.
Les deux sont décédés pratiquement la même année et je n'en veux pas au héros qui ne l'a pas été tout en admirant et l'engagement et les écrits de l'autre.
Admirer un père héros ou non était de notre temps, celui d'avant.
Aujourd'hui, ici en Israel ce sont les enfants qui sont les héros.
Ils ne choisissent pas de l'être, il n'ont pas le choix d'être résistant ou pas!
Ils n'ont pas l'option de leurs amis en Galout celle de ne pas y aller, ils y vont.
Ce n'est pas seulement le devoir qui s'impose à eux mais cette force supérieure qui les pousse à devenir au delà de ce que leur jeunesse leur offre de fêtes et de bonheur.
Dans un passage d'Exodus, un jeune rescapé veut s'engager dans la Hagana et comme motivation il dit qu'il veut mourir pour Israel; il n'est pas engagé par le recruteur qui lui répond qu'Israël a besoin non pas que l'on meure mais que l'on vive. pour elle.
Sivan ne s'est pas sacrifié pour Israel, il a vécu pour Israel, il s'est battu pour qu'Israel vive.
Sivan un an après vit toujours dans nos coeurs et Israel vit toujours et pour toujours grâce à son courage et celui de tous les Hayalims.
895 soldats sont morts, et combien de nos jeunes dans cette guerre qui n'en finit pas vont- ils partir.?
Les portes du mamad ont encore claqué ces derniers jours nous enfermant dans la chambre de sureté.
Un rituel dorénavant, une habitude et des nuits entrecoupées d'alertes de la part des Houtis qui à coup sûr n'ont jamais vu de juifs de leur vie.
Johan Sfar à propos de la situation des juifs de France a écrit sur Facebook.
Je n'ai pas de conseil à donner mais de grâce comme je l'ai déjà écrit dans des chroniques précédentes, ne donnez pas de leçon à Israel, ne jugez pas.
Rendez grâce aux "Sivan" qui se battent pour Israel, pour tout le peuple juif
Honorez les, ils sont notre fierté.
Finalement la question qui se pose aux juifs d'Europe n'est pas de savoir si il faut rester ou partir!
C'est une question avec une réponse individuelle.
La question est de savoir comment résister, la vraie question est : résister ou pas ?
Les résistants disaient créer c'est résister, résister c'est créer.
Sivan et ses amis ne se sont pas posé la question ils ont créé leur résistance
Ici nous résistons et nous créons, le peuple d'Israel résiste et crée et là est sa force
עם ישראל חי
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