Samedi  07 octobre 2023, 154e jour d’après : 08 mars 2024

Courir pour quoi? pour qui?  






Je me souviens des footings dans le bois de Vincennes sur le parcours Jazy en face de l'INS ( INSEP aujourd'hui), un jour je prends la foulée d'un coureur d'un âge certain et puis imperceptiblement il me distancie, mes jeunes jambes n'arrivent plus à suivre le rythme que ces foulées plus très jeunes m'imposent. je l'avais reconnu, j'étais derrière Alain Mimoun le vainqueur du marathon olympique des jeux de Melbourne en 1956, à l'époque le seul marathon qu'il n'ait jamais couru. 
Je me souviens du premier semi marathon à Créteil.
je me souviens des entrainements pour mon premier marathon et ces courses de quatre heures pour intégrer la distance.
Je me souviens du premier marathon à Paris et de la souffrance puis de la libération des 200 derniers mètres. Je me souviens de ces Paris Versailles, de la côte des dames et de sa descente , et de l'arrivée près du Château.
Je me souviens de cette course en Tunisie, derrière les jambes de gazelle de Marie Jo Perec qui elles aussi m'ont semé rapidement 
Je me souviens des 20Km de Paris et de mes temps qui s'allongeaient d'année en année. 
Je me souviens des courses sur la plage de Nethanya avec Jonathan G.
Je me souviens des tours du lac de Vincennes avec Jonathan A.qui ne fatiguait jamais et je me souviens sur les routes de Provence, avec Yael qui attendait le virage suivant pensant que c'était le dernier.
Je courais pour moi, pour personne d'autre.
Faute de courir, les genoux bien fatigués, j'ai pédalé ici en Israel non pour moi mais pour Na'aama ( voir blog du 06 janvier)
La transmission n'est pas que dans la mémoire et dans le savoir, elle peut être aussi dans celle du goût de l'effort de la course, j'y ai un peu participé et en ce jour du 154e jour d'après, ma fille a fait son premier semi-marathon, pour elle mais pas seulement. Elle l'a accompli pour Israel, pour les otages, pour les hayalims et pour toute une nation solidaire et forte. 
j'ai couru quelques centaines de mètres avec elle, avec Ilan et pour autre que moi-même.
Son ressenti de cette course , le voilà ainsi qu'elle l'a posté: 
"Incroyable peuple, incroyable journée, incroyable ville, incroyable pays. 
Cette année chaque petit événement est différent, plus intense. Difficile de trouver les mots pour décrire cette journée si forte en émotions. J'ai ressenti si fort, à a chaque instant, à chaque virage et à chaque montée la force de vie unique de notre peuple. 
Le départ sous un drapeau d'Israël géant déployé comme un talit, au son électrique de la dernière chanson jouée au festival Nova. Partout les photos des hatoufim, la mémoire de ceux qui sont tombés, les soldats, les traces d'espoir, les drapeaux. Les premiers kilomètres avec des jeunes de mechina, leurs immenses drapeaux et leur sono géante (ils m'ont vite semée), l'entrée dans la vieille ville, la course le long des murailles, la vue magique de la tayelet d'Armon Anatsiv, une succession sans fin d'émotions. 
Le soutien de tous, mes amies de course (qui a force de confidences et de fous rires sont devenues si proches), mes parents, mes enfants, les inconnus sur le bord de la route, les volontaires de Mada et leurs pansements de secours, les soldats et policiers qui assurent une sécurité irréprochable, tout le monde est là. Il ne manquait que mon partenaire chéri qui a subi les aléas des avions annulés. 
On a couru, marché, chanté, dansé, pleuré aussi et beaucoup souri, on a partagé un moment de magie unique, une communion. 
Courir les 5 derniers kilomètres avec Ilan (et sa genouillère géante), comme pour remplacer cette fin de מסע כומתה ou les parents n'avaient pas été invités, souffrir sur le dernier kilomètre, avoir une pensée affectueuse pour Dan z"l notre EI guibor dans la tente à sa mémoire. Rien ne manquait ce matin, même si tout nous manque en ce moment, la force de vie nous a poussée de manière indescriptible. 
Le mot de la fin va bien évidemment pour celle grace à qui j'ai pu vivre ces moments. Sa main de fer dans un gant de velours, sa patience à toute épreuve faisant fi de nos caprices et de nos peurs. Son calme olympien, sa volonté de fer. Évidemment, ma coach la meilleure de toutes et tous S.C.M . 
Bref je viens de boucler mon premier semi-marathon qui l'eut crû ?"

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