Samedi 07 octobre 2023 223e jour d’après: 15 mai 2024
la souillure
Gérard Truchet et moi mêmes nous avons fait des discours mais ici je voudrai reproduire le poème que j'avais écrit pour le jeune israélien qui aujourd'hui est revêtu de l'uniforme de Tsahal
Ilan tu savais que ta présence était importante pour ton grand père
Alors tu es venu, pour lui et pour représenter ta soeur Aviva et ton frère Samuel
Tu sauras raconter ce que tu as vu, ce que tu as entendu
Tu n’as jamais connu Hirsch
Tu n’as jamais connu Yvonne et Jean François
Ce sont des étrangers pour toi
Tu écoutes et tu entends des mots tels que justes parmi les nations.
Pour le jeune israélien que tu es, tu connais déjà ce qui est juste
Tu sais aussi ce qui est injuste
Tu connais le bien et le mal
Tu sais que ton pays te protège contre les injustes
Tu as de la chance, tu as un pays qui est le tien
Tu ne sais pas ce cela veut dire, ne pas avoir de pays
Il était un temps ou le juif n’était de nulle part
Ton arrière, arrière grand père n’était de nulle part
Il était un temps ou il était appelé palestinien
Alors là tu ne comprends plus rien
A l’époque le juif, l’israélite était un palestinien
Il était chassé, spolié, assassiné comme tel
Il avait au coeur cette étoile d’infamie qui le désignait à la mort
Il fuyait les criminels, il se cachait où il pouvait
Et dans cette fuite dans la nuit, il rencontrait souvent des lueurs d’espoir
Dans ces nations qui le rejetaient, il se trouvait des femmes et des hommes
Des femmes et des hommes qui ne regardaient pas d’ou venaient le palestinien
Des femmes et des hommes qui ne voyaient pas le palestinien
Ils ne voyaient que l’homme perdu, l’homme en quête d’aide
Ils étaient banalement humains
Ils étaient là pour l’autre simplement
Ces femmes, ses hommes ordinaires d’humanité, on les nomme justes
C’est l’état d’Israël qui le dit, cela est donc vrai
Hirsch veut dire cerf en yiddish et Ilan arbre en hébreux poétique
Il était un cerf, tu es un arbre enraciné dans ta terre
Les arbres des justes sont plantés à Jérusalem dans la forêt de Yad Vachem
Ils représentent tous les justes
Avant ce jour, tu n’avais jamais entendu parlé de Yvonne et Jean François Truchet
Quand tu te promèneras dans cette forêt près de chez toi, tu liras leurs noms sur le mur
et tu sauras qui ils sont
Tu sauras qu’ils ont sauvé le grand père de ton grand père
Et tu comprendras ce que le chant de l’espoir de l’hymne israélien signifie
Les mains rouges seront effacés et le chant des partisans résonnera en nous pour résister à la crasse ignorance et à la haine antisémite.
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