Samedi 07 octobre 2023, 261e jour d’après: 23 juin 2024

le rituel de l'Euro




Il y a trois ans, c'était à Budapest pour l'Euro 2021. Nous étions encore au temps du Covid, les bars étaient ouverts mais pas la plus grande synagogue d'Europe fermée. J'arrivais de France et Ilan d'Israel, nous avions rendez vous à l'aéroport pour ce qui allait devenir la première étape d'un rituel footbolistique familial. Avant  l'incorporation dans Tsahal nous allions supporter l'équipe de France contre le Portugal en phase de poule. Les temps étaient à la paix, paradoxalement les drapeaux israéliens parsemaient le stade et les maillots bleus de l'équipe de France s'accoutumaient du bleu et blanc d'Israel. 


Aujourd'hui en 2024 , l'Euro est en Allemagne, c'est autour de Samuel de rentrer dans le rituel. Il a dix huit an et depuis trois jours les journées sont rythmés par les matchs. Mais cette année nous avons pris l'avion ensemble, nous sommes partis de Tel Aviv, nous avons présenté nos mêmes passeports à l'étoile de David. Malgré tout, nous sommes venu supporter l'équipe de France et nous avons entonné la marseillaise dans le stade (enfin surtout moi). Nous avons suspendu un temps et la guerre et nos pleurs des pertes de nos héros, et les otages et le chaos de notre France et le ventre fécond de la bête. 189 km sépare Berlin de Leipzig ou l'équipe de France joue. Le train aurait été raisonnable, les autoroutes allemandes plus tentantes. la BMW de location file sans limitation et le compteur frise avec les deux cents. Quel plaisir de rouler avec tant de sécurité et sans crainte. Les berlines allemandes filent et changent de files avec respect du code, à n'en pas douter les règles du savoir conduire ont été inventé ici.  Nous sommes quelque peu en avance (trois heures) et avant de présenter nos pass nous avons aperçu Desailly et Bravo, quelques gloire d'antan. Le stade se remplit peu à peu, pas de crainte nous sommes bien avec les français et non avec les oranges, fort nombreux; le Pay Bas n'est pas très éloigné.  Mais dans ce stade de Leipzig, nous n'avons point vu de drapeaux israéliens, juste quelques jeunes "Telaviviens" bouclant leur tour d'Europe avant l'armée. La guerre gronde au nord et nous avons fait fait le voyage en Allemagne pour un match nul (dixit Ilan). Fin de match, retour en tramway bombé vers le parking Augusplatz de Mitte Leipzig. La route de nuit vers Berlin sera encore plus rapide dans l'obscurité des "Autobahn" germains. Samuel s'est assoupi dans son maillot bleu aux deux étoiles, je reste seul dans ma BM;  je ne sais  pas si c'est le match ou la voiture que j'ai le plus apprécié. Après une courte nuit matinée de petits tours de vélo Porte de Brandebourg et Check Point Charlie, après midi en  Fan Zone avec les retrouvailles des portugais  qui jouent contre la Turquie. Au milieu des croissants rouges nous assistons à la déroute des turques, je n'ai jamais tant apprécié Ronaldo! C'était hier, aujourd'hui ce matin Samuel dort et il a dix huit ans , il va pouvoir lui même commandé ses bières et arrêté de dire des conneries comme lui recommande son père. j'ai une pensée pour Naama pour qui j'ai pédalé et qui est retenu à Gaza depuis  261 jours, c'était aussi son anniversaire hier, elle a eu vingt ans. Non le temps ne peut s'arrêter,  le foot n'est qu'une parenthèse, le tragique de l'histoire continue sa course.



Commentaires

  1. Nuit et jour nous pensons à toi et les autres...en pleurant car nous imaginons.... Vous attend vos

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