Samedi 07 octobre 2023, 423e jour d’après: 19 novembre 2024
Le poête chantait"poête vos papiers " et la question se pose: que peut la poésie?
Que valent les mots s'ils ne peuvent rien contre la folie des hommes?
Ne sont- ils présents en nos plumes que pour évacuer le trop plein de souffrances?
Si dérisoire est-il d'écrire alors que c'est de combat de résistance qu'il s'agit !
Résister c'est créer, créer c'est résister nous disaient les résistants du comité.
Hier nous avons joué sur scène, nous avons laissé notre imagination créer une histoire.
Oui, l'imagination est créative mais avons- nous résisté?
Sans doute nous avons résisté à la mélancolie du moment , à la tristesse qui jour après jour nous accable.
Imaginer, créer, résister pour être libre et le rester.
Chacun différemment et ensemble pour être unique et en harmonie, en partage avec nos soeurs et frères.
Créer sa propre unicité, défiant tous les totalitarismes qui enferment dans le collectif.
Avant- hier nous avons écouté Mona Jafarian qui nous a parlé de son pays, non pas la Perse, non pas la République Islamiste mais de l'Iran , celle de son enfance celle de ce peuple torturé, massacré qui résiste? elle nous a parlé de ces femmes qui se dévoilent, se dénudent pour revendiquer la liberté qu'on leur refuse.
Alors que dérisoires sont les mots écrits au son de la musique du coeur !
D'où vient ce besoin de faire danser ces mots sur le clavier?
A coup sûr de ne pouvoir résister plus activement et de pleurer nos enfants qui meurent pour nous.
En Hébreux le verbe être au présent n'existe pas, il n'est qu'un instant, qu'un souffle du passé qui se transforme en futur.
Ma fille bien- aimée m'a souligné que chose :דָבָר possède la même racine que le verbe parler:לְדַבֵּר
En hébreux nous parlons pour créer des choses, c'est la parole qui est créative, de la parole nait toute chose.
Alors puisque la parole nous est donnée, écoutons , recréons une parole créative perdue au détour du tragique qui nous envahit jour après jour.
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