La vie en soi

Le souffle de la vie lui brula les poumons
Un cri sortit de sa bouche muette au sortir de la matrice fusionnelle
Bientôt le cordon de la manne lui serait rompu
Les questions allaient advenir avant que ne viennent les mots
Un langage de musique et de douceur allait l’accompagner dans son initiation
Son corps allait surgir, grandissant à mesure que le monde s’ouvrait à son regard
L’apprentissage venant pallier  son ignorance des choses de la vie
Il apprendrait à être un en étant double, découvrant la dualité de l’anima et de l’animus
Son esprit composant avec son corps et jouant de lui vint à la rencontre de son âme. 
La tête dans les étoiles, il apprit que tout ce qui est en bas  est comme tout ce qui est en haut.
Le regard penché sur son destin il reposa alors ses pensées sur l’épaule fragile du chemin. 
Ses mains duelles appelèrent un ternaire d’ouverture, de bienfaisance et de fraternité.
Celles-ci ouvertes sur son cœur prêt à accueillir l’autre en lui tel que le maître le lui avait enseigné. 
Une main aux doigts écartés sur son ventre retint les passions naissantes des pulsions archaïques. 
Sur son bras, un sein nourricier de transmission pointe un téton d’où vient le lait et le miel du bonheur tout à côté de son cœur. 
Mais le monde alentour ne le préserve pas des affres tragiques.
Il lui faut se protéger en une  cotte de maille face aux passions destructrices 
Les mailles du filet tentant imperceptiblement d’envahir sa lucidité.
L’autre ombragé lutte en son cœur déchirant l’émotion tout en élargissant l’espace d’amour.
Les mailles de sa persona cachent ce que l’être rêvait de devenir 
Sachant que la fin brisera les chaines  de l’esclavage de l’avoir
Passé dans l’au-delà ne restera de  lui que la trace de sa mémoire
Les mailles se dissolvant et son âme restant à jamais pure et sans attaches. 
Ses mots, ses paroles gravés dans le cœur des hommes retourneront à l’aube de la lumière
La fin revenant à l’origine de tout, du tout et de son unicité.
Sur sa tombe ils viendront mettre les petits cailloux en devenir de pierre à polir
Ainsi il reposera à l’ombre des fleurs blanches du printemps et du chant des oiseaux
Son sommeil éternel ne sera pas troublé et nous l’aimerons toujours notre frère en humanité.
Patrick Abel, 03/12/24



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog