Samedi 07 octobre 2023, 486e jour d’après: 29janvier  2025





Hier soir, sur les conseils de Cécile  nous sommes allés voir le ballet de Batsheva : "the Hole" chorégraphié par Ohad Naharim. Son intention était de décrire sa vie d'enfance au Kibboutz et son parcours de danse, inventant à travers la danse un nouveau langage: le Gaga. j'y ai vu celà mais aussi d'autres choses, ébahi, attiré, collé à ma chaise dans le cercle de danse. Alors j'ai compris, j'ai ressenti :

Au commencement était le verbe est-il écrit!
Au commencement était le début de l'humanité!
Mais au commencement du commencement avant le verbe, qu'en est-il?
Il en est le corps, le découverte du mouvement, de la possibilité de se mouvoir.
D'abord en rampant, puis à quatre pattes, puis l'hominidé se redresse au son des chants de la nature
Cette nature violente  qui percute un corps qui tremble, se secoue de manière erratique
Des commencements de découverte de mobilité, désarticulée qu'est l'anima  à l'appel de l'homme qui apprend à être après avoir exister. 
Seul en recherche, le corps saisit l'autre qui vient à sa rencontre lentement puis frénétiquement.
Ces danseuses  nous transmettent un message, celui de la naissance d'un langage.
Visages impassibles, les danseuses communiquaient alors uniquement corporellement. 
Un corps ça parle, ça dit, ça exprime et ça laisse libre court à toute interprétation:
Colère,  peur, amour, accouplement, fuite, renoncement, balance des vies 
Histoire sans parole, sans mot , juste quelques cris, quelques onomatopées ou ce qui y ressemble
L'expression d'un langage hors de mots existe, nous l'avons vu hier soir.
Nous avons échangé hier soir avec ces corps, nous avons senti en nous des mots incompréhensibles 
Des images ont émergé de ces gracieuses danses colorées de bleu et de rose
Sans doute  sommes-nous restés pantois en fin de spectacle, ne pouvant exprimer par des mots ce que nos corps avaient ressenti . 
Pourquoi chercher ce que Ohad Naharim voulait dire puisque les corps l'ont dit.
Certains y ont vu Nova, d'autres leur vie qui dansait devant eux
La chorégraphie date de 2013, elle est tous ces événements tragiques et aussi autre chose
Elles est universelle  parce que humaine , 
Dire c'est exprimer, c'est être dans le mouvement du coeur
Dire c'est jouer avec soi, avec son histoire, son présent et son corps
Joindre les mots à la parole dit-on , hier soir nous avons vu des corps joindre des émotions à la parole.
Ce trou dans lequel des obscurantistes veulent nous précipiter se refermera sur eux 
Parce que nous nous avons le verbe et le corps que nous faisons danser librement et que nous ne cachons pas. 
La beauté des mots, celle des corps exprime notre liberté d'être 
Cette force est irrésistible face aux textes figés qui cachent le corps des femmes
Dansons, chantons, jouons, parlons de tout et n'importe quoi 
Sachons aussi écouter ces corps qui parlent de ce que les mots ne savent dire.
Merci Cécile, Merci Ohad, merci Batsheva, merci Tel Aviv, merci Israel. 

The Hole - Batsheva Dance Companyלהקת מחול בת־שבעhttps://batsheva.co.il › repertory

Commentaires

  1. Bien ressenti… et si bien dit ! Bravo Patrick pour tes pensées que tu partages en paroles .. non en écriture !

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